Syracuse

On cite souvent une formule frappante du sociologue Max Weber : “L'État est ce qui exerce le monopole de la violence légitime”. Formule paradoxale, parce que la violence est par définition ce qui semble illégitime, c’est un acte de transgression et de rupture d’un être humain par un autre, notamment dans le cas de la violence volontaire. La violence est par nature illégitime puisqu'elle empêche les relations légales entre les êtres humains, et c’est peut-être là l’origine de l’État qui pour éviter la violence arbitraire a été créé par les humains pour transformer la violence en usage légitime de la force, en usage de la force dans le cadre du droit. Par exemple, lorsque la police ou la gendarmerie exerce une violence physique sur quelqu’un, c’est dans le cadre de la loi, de la délégation de l’usage de la force par les citoyens à une autorité reconnue, qui fait que nous appelons cette violence légitime, parce qu’elle est légale.

Les différentes conceptions de la violence légitime

Mais la question qui se pose est de savoir comment s’exerce cette violence légitime, ou comment l’État est en profondeur légitime ? Max Weber pose le paradoxe, mais ne résout pas la nature profonde de l’État, or il y a là aussi deux façons de le penser. Il y a des philosophes comme Hobbes ou Hegel qui pensent que l’État répond en tant que tel à la question de la violence et que tout ce que fait l'État comme acteur de l’universel est en tant que tel légitime. (...)

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.