Syracuse

Les Huns étaient des nomades, sans doute originaires de l'actuel Kazakhstan. Ils se sont progressivement déplacés vers l'ouest, peut-être pour des raisons climatiques, au 4e siècle après J.-C. Les nombreuses batailles qu'ils livrèrent aux Vandales, aux Wisigoths ou aux Goths contraignirent ces derniers à fuir vers Rome, ce qui contribua à déstabiliser l'Empire romain. Attila, qui règna de 434 à 453, lança une offensive contre la Gaule romaine, en 451, au cours de laquelle ses troupes ravagèrent l'Est de la France actuelle, L'année suivante, il mena une nouvelle campagne en Italie, mais arrivé aux portes de Rome il accepta d'épargner la ville. Bien qu'il n'ait pas été plus sanguinaire que beaucoup d'autres chefs de tribus de cette époque, plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi il est resté dans notre mémoire collective, comme l'archétype du guerrier barbare.

L'histoire des Huns fut racontée par leurs ennemis qui eux, écrivaient en grec et en latin

La première tient au fait que les Huns ne connaissaient pas l'écriture. Leur histoire a donc été racontée par leurs ennemis qui écrivaient en grec et en latin. La campagne menée par Attila contre la Gaule romaine joua sans doute un rôle essentiel dans les récits des clercs qui sont parvenus jusqu'à nous. C'est au VIIe siècle qu'est né, semble-t-il, le qualificatif de "fléau de Dieu". Au cours des siècles suivants, les auteurs chrétiens attribuèrent à Attila un nombre croissant de crimes imaginaires, ce qui leur permit d'augmenter le nombre de leurs martyrs et de valoriser le rôle des évêques qui s'étaient opposés à lui.

La IIIe République se contenta de laïciser ces stéréotypes. Jusque dans les années 1960, les manuels scolaires ont transmis à tous les petits Français cette image négative d'Attila, "Barbare à moitié nu galopant sur sa monture en s'exclamant : Là où passe mon cheval, l'herbe ne repousse pas."  Les peintres, les musiciens, les écrivains ont conforté dans leurs oeuvres ce genre de représentations. Puis Attila a été utilisé dans le combat politique que les démocrates menaient contre les dictateurs. Victor Hugo compara Napoléon à Attila. (...)

Bibliographie :

Edina Bozoky, Attila et les Huns. Vérités et légendes, Paris, Perrin. 2012

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