Syracuse

Affaire à Suivre, c'est chaque jour des nouvelles du secteur culturel en régions et à l’international grâce à nos correspondants à l’étranger et à celles et ceux qui créent la vie culturelle à l’endroit où ils sont. Et chaque vendredi nous partons aux Etats-Unis, à la rencontre d'un.e résident.e de la Villa Albertine.

Aujourd’hui, Arnaud Laporte s’entretient avec Sarah Fila-Bakabadio, historienne en études américaines et afro-américaines, maitresse de conférences à CY Cergy Paris Université, dont les recherches portent sur les circulations politiques, culturelles, intellectuelles et visuelles (19e siècle-présent) dans l’Atlantique noir. Elle s’intéresse ainsi aussi bien aux diasporas africaines qu’aux cosmopolitismes noirs, à la beauté noire qu’aux nationalismes africains-américains. En 2016, elle a signé "Africa on my Mind : histoire sociale des afrocentrismes aux Etats-Unis (Les Indes Savantes)", une étude sur les afrocentrismes aux Etats-Unis.

Dans le prolongement de ses recherches universitaires, mais aussi de sa première vie comme danseuse, formée pendant douze ans aux techniques Horton et Cunningham et membre de la compagnie Nikita, Sarah Fila-Bakabadio consacre sa résidence à la Villa Albertine au Dancemobile (1967-1985), un festival de danse contemporaine noire. Fondé par Bill Taylor, ce festival ambitionnait d’investir l’urbain pour créer du lien social et contribuer au changement de regard sur les Africains-Américains et les populations noires. Sur ses traces, à travers les trois quartiers de New York au sein desquels cette scène itinérante se déplaçait, Sarah Fila-Bakabadio entend documenter l’histoire du Dancemobile, pour comprendre la façon dont ce microcosme panafricain constitué autour des danses des mondes noirs a été une forme d’agir politique noir, mais aussi évaluer son héritage artistique et politique.

• Plus d'informations : Page Sarah Fila-Bakabadio - Villa Albertine