Syracuse

Un parc naturel, est-ce un monument historique, un lieu de promenade ou dédié à l'étude des animaux et des plantes, une réserve naturelle, ou encore un espace à exploiter…de façon raisonnable mais à exploiter quand même ?

Car le terme de « parc naturel » est loin de recouvrir toutes les manières qu’on a de protéger la nature, comme en témoigne le nuancier des classifications en France par exemple : parcs nationaux, parcs régionaux, réserves biologiques ou naturelles, espaces Natura 2000, dans lequel il est difficile de se retrouver. Existe-t-il des niveaux de protection de la nature différents de l’un à l’autre ? Qui labellise ces espaces ? Comment en sont fixées les frontières ?

Nous revenons ce soir sur l'histoire de ces aires protégées et sur les conflits d'intérêt qu'ils peuvent susciter, entre enjeux écologiques et touristiques, population locales et politiques publiques, avec nos deux invités :

Jean-Philippe Siblet, ornithologue, attaché honoraire au Muséum national d'Histoire naturelle, dont il a été jusqu’en 2020 le directeur du service du patrimoine naturel, membre de conseils scientifiques de parcs nationaux.

**Anne Cadoret, géographe à l’université d’Aix-Marseille, vice-présidente du groupe sciences humaines et sociales du conseil scientifique du Parc national de Port-Cros, spécialiste de l’analyse des conflits qui se font jour autour des parcs naturels et en particulier des aires marines protégées.

La carte du territoire

"Les espaces protégés se répartissent sur l’ensemble du territoire français, et sur plusieurs milieux : les forêts, les zones humides, la mer. […] Mais ces aires protégées n’ont pas la même fonction : certaines vont avoir en premier lieu celle de conservation de la biodiversité, comme les parcs nationaux, d’autres sont plutôt des territoires de projets (des élus, des habitants, des usagers, vont signer une charte pour tendre vers des objectifs de développement durable), d’autres vont être réglementaires, d’autres sont contractuelles, comme les sites Natura 2000 (des agriculteurs passent des contrats avec les autorités de gestion des espaces protégés pour débroussailler un territoire ou limiter certains pesticides ou engrais…). Et il existe encore des aires protégées qui vont bénéficier de mesures internationales, de labels. Il y a donc des outils pour tous les objectifs : disposer d’un label international et répondre à l’obligation de la France dans le cadre de la signature de conventions internationales, des outils plutôt contractuels, comme c’est le cas des parcs naturels régionaux, d’autres plus coercitifs, parce qu’il il est nécessaire de préserver les espaces remarquables, en montagne par exemple, avec des parcs nationaux."

Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou