L'examen du projet de loi Pouvoir d'achat se poursuit à l'Assemblée. Les débats sont longs : trois articles votés seulement en deux jours alors qu'il y en a 20. Il reste encore un peu moins de 400 amendements à étudier. Cela va t-il fatalement repousser l'adoption et donc revoir le calendrier prévu par la majorité ? "Non, on doit se tenir à ce calendrier puisque nous avons deux lois à examiner qui sont d'urgence pour protéger le pouvoir d'achat des Français face au pic de l'inflation", explique la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé.
"C'est vrai que les débats sont lents. Ils sont souvent caricaturaux, à tel point qu'on a aujourd'hui la gauche qui, unie, a refusé de voter. Même contre le triplement du plafond de la prime Macron, qui est une prime sencha ni impôt. De la même manière, qui a voté contre la possibilité de faciliter d'étendre les accords d'intéressement, donc la capacité des salariés, encore une fois, à gagner à la fin du mois et à la fin de l'année. Donc, c'est quand même un positionnement qui est radical, volontairement contre systématiquement, mais qui, à la fin, ne rapporte rien aux Français sur la protection de leur pouvoir d'achat".
Une gauche constructive
Marine Le Pen a critiqué au début des mesures "injustes" et "inefficaces", mais a dit dans la foulée qu'elle voterait l'essentiel du texte. "Ce n'est pas un soutien à la politique qu'on mène. Ce n'est pas un soutien au président de la République. Si demain LFI vote enfin en faveur du pouvoir d'achat des Français, on dira que Jean-Luc Mélenchon soutient l'action du président de la République ? Je ne crois pas qu'on aura cette interprétation. Je crois que c'est très clair sur le fait qu'on a une majorité, trois groupes de la majorité qui sont en soutien de l'action, des valeurs, des combats que nous menons. Et puis après, il y a des députés qui votent individuellement. J'ose espérer que pendant cinq ans, nous n'allons pas avoir une gauche qui va s'opposer systématiquement pour le principe même de vouloir s'opposer, de vouloir faire trébucher. Parce qu'encore une fois, à la fin, la seule question qui est posée dans ce texte, c'est l'urgence face à l'inflation galopante".
La majorité tend-elle la main à l'opposition ? "Dans les discussions et dans les débats parlementaires que nous avons eu avant que ça arrive dans l'hémicycle, en commission, il y a des amendements qui sont des amendements socialistes qui ont été adoptés, notamment sur les questions énergétiques. (...) En commission, nous l'avons fait et nous allons continuer à le faire sur un sujet qui me paraît absolument essentiel, qui concerne 1,2 million de Français, qui est l'allocation adulte handicapé, qui permet de déconjugaliser l'aide. (...) C'est un amendement commun avec qui ? Avec les communistes, avec les écologistes, avec le Parti socialiste et avec les Républicains. C'est comme ça que nous avons travaillé. Cet amendement devrait être examiné dès aujourd'hui et donc ça veut dire potentiellement, peut être même une unanimité de notre assemblée sur qui, je l'espère, protéger les personnes en situation de handicap, devrait pouvoir nous rassembler".
