Raffineries, centrales nucléaires : les grèves se multiplient
Depuis mi-septembre, ce sont d'abord les raffineries puis les centrales nucléaires qui se sont mises en grèves. A l'heure actuelle, environ 30 % des stations-service du pays sont à sec, soit 1/3 des stations. Vendredi matin, la CGT a annoncé la reconduction de la grève sur tous les sites TotalEnergies touchés par le mouvement social, soit sur les cinq sites du groupe déjà bloqués. En revanche, la grève a été levée à la raffinerie de Fos-sur-Mer quelques jours après un accord entre la direction et deux syndicats majoritaires, a annoncé la CGT. Et également à la raffinerie d’Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-Gravenchon.
Face à la reconduction de la grève dans les raffineries françaises, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé, mardi 11 octobre, la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil. La décision de la Première ministre concernait les raffineries de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) Une disposition qui permet d’assurer un service minimum, sous certaines conditions.
La CGT avait saisi la justice pour contester les arrêtés préfectoraux de réquisitions de personnels grévistes du dépôt de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime). Le tribunal administratif de Rouen a rejeté le recours en référé estimant notamment que « le recours à des mesures de réquisitions individuelles d'agents qualifiés présente un caractère nécessaire pour prévenir les risques d'atteinte à l'ordre public eu égard à la durée des défaillances d'approvisionnement causées par la grève ».
Autre grève, celle dans les centrales.
Depuis fin septembre, huit réacteurs sont touchés : ceux des centrales de Tricastin (Drôme), de Cruas (Ardèche), de Bugey (Ain) et de Cattenom (Moselle). Jeudi 13 octobre, la centrale nucléaire des Gravelines, dans le Nord, la plus puissante d’Europe de l’Ouest, a également rejoint les rangs des grévistes. Ils réclament une augmentation de 5 % de leur salaire. Les actions entreprises par les grévistes consistent en l’arrêt des travaux de maintenance ou du chargement de carburant. Ils menacent également de retarder le redémarrage de certains réacteurs : une mesure prévue par le gouvernement pour faire face à la crise énergétique de cet hiver.
Les grévistes réclament des hausses de salaires cohérentes avec l’inflation et les bénéfices exceptionnels accumulés cette année par leurs employeurs.
D'autres secteurs sont également en grève. Jeudi la Fédération CGT Commerce et Services (Petite enfance, vendeurs, agent de sécurité, hôtesses de caisse…) a appelé à la grève immédiate et jusqu’à mardi, selon les informations de RTL
Une marche contre la vie chère dimanche 16 octobre
Dimanche, les partis de gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, des associations et certains syndicats appellent à une marche "contre la vie chère et l'inaction climatique". Sans la participation officielle de la CGT qui prépare, elle, une grève interprofessionnelle la semaine prochaine. Dans leur appel, ils militent pour la hausse des salaires et des minimas sociaux et contre la réforme de l’assurance-chômage, pour le blocage des prix de l’énergie, des produits de première nécessité et le gel des loyers ou encore pour la taxation immédiate des superprofits.
13 organisations de jeunesse se joignent à la marche. Si aucune organisation syndicale n'a officiellement annoncé son soutien à la manifestation, plus de 700 militants syndicaux ont signé lundi un appel à lutter contre la politique du gouvernement. Une soixantaine de personnalités "engagées, du monde de la culture, des sciences, des mouvements sociaux" ont aussi appelé à participer à la marche dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche.
Suivie d'une grève massive mardi 18 octobre
Jeudi soir, la CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles. Elles se donnent rendez-vous ce mardi 18 octobre.
Les salariés sont appelés à manifester pour "les salaires et la défense du droit de grève", après la décision du gouvernement de réquisitionner des salariés de l'industrie pétrolière pour permettre la distribution de carburant, selon ce texte.
Se joignent au mouvement du 18 octobre, l’éducation, l’énergie, les cheminots, les routiers, le nucléaire, la fonction publique