Au sommaire de nos débats : la grève dans les raffineries et la montée brutale de la température sociale. Et la rentrée politique. Avec une discussion budgétaire qui devrait être abrégée par l’usage de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.
C’est donc dans l’entreprise qui a le plus profité de la hausse des prix de l’énergie –Total, plus de 10 milliards € de résultats nets au 1er semestre- que ce nouveau choc pétrolier a provoqué un premier conflit social majeur, pour réclamer de meilleurs salaires.
Majeur par son impact sur la vie quotidienne de millions de Français –jusqu’à 1/3 de stations-service privées d’essence, plus de la moitié dans certaines régions - davantage que par le nombre de salariés mobilisés : quelques centaines de grévistes tout au plus dans les raffineries et dépôts de carburants, à l’appel principalement du puissant syndicat CGT de la chimie.
Les deux entreprises concernées ont depuis consenti des hausses globales de 6.5% chez Exxon Mobil, de 7% chez Total, propositions acceptées par deux syndicats majoritaires CFDT et cadres CGC. Et les réquisitions de personnels ordonnées par le gouvernement ont permis de réapprovisionner une partie des stations.
Mais la grève continue dans les raffineries et dépôts de Total Energies. La CGT compte poursuivre le mouvement au moins jusqu’à mardi, journée de « mobilisation et de grève » interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé Force Ouvrière, Solidaires et la FSU.
Et la grogne s’étend dans le nucléaire. La grève touche au moins 1/3 des 18 centrales, ce qui contraint EDF à repousser le redémarrage de 5 de ses réacteurs. Et cela avant des négociations salariales qui doivent commencer mardi.
Dans le même temps, la gauche unie défilera cet après-midi à Paris, contre la vie chère et l’inaction climatique. Sans les confédérations, mais avec plusieurs syndicats CGT. Et des représentants de toutes les composantes de la Nupes, qui prendront la parole sur le camion de tête du cortège : pour le PS Olivier Faure. Pour les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon qui se réjouit, je le cite, que la Nupes « remonte sur le cheval » après les douloureuses affaires Quattenens et Bayou.
Dans une interview à Ouest-France ce matin, Mélenchon estime encore que cette marche peut être un point de bascule qui conduirait à la dissolution de l’Assemblée nationale et, pourquoi pas, le porterait lui à Matignon.
Sur le fond, la question posée aux entreprises et aux pouvoirs publics, c’est comment répondre à ces pertes de salaire réel et donc de pouvoir d’achat, sans précédent depuis les années 80.
Les salariés pourraient-ils rester seuls à encaisser le choc de l’inflation ?
Enfin, ces premiers mouvements revendicatifs pourraient-ils s’étendre à d’autres secteurs économiques ?