Quand une force s'exerce sur nous, nous pouvons comprendre qu'il faille lui résister - nous devons avoir en nous-même la capacité d'y résister, puisqu'on doit appeler force ce qui, venu d'un autre corps est une quantité d'action capable de s'imposer à nous, à notre corps et à l'ensemble de notre personne. Au fond, les relations entre les corps sont aussi des relations entre les forces, donc des relations de pouvoir, mais aussi de résistance. D'ailleurs, il y a une positivité de la force : nous devons avoir des forces, prendre, reprendre des forces etc. pour résister à la force quand elle devient contrainte et violence, quand elle s'oppose à la justice.
Il y a aussi dans l'exercice de la force - ce que les philosophes ont appelé l'effort - une capacité à se ressentir soi-même comme sujet agissant face au monde.
Quand le monde nous résiste et nous confirme aussi notre existence
D'une certaine façon, cette expérience de la résistance est aussi une positivité de la force, une manière d'expérimenter sa propre force. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui aussi, l'empowerment : le fait de donner à un sujet, une capacité concrète de construire sa propre vie et à résister à la force des autres. Pourtant, il y a un obstacle auquel on ne pense pas assez ; c'est que la force en elle-même, la force brute, la pure capacité, la pure quantité d'action chez les autres humains ou autour de nous - la force du tonnerre, la force du vent, de l'eau, des éléments - cette force n'a pas seulement un effet sur nous, elle nous fascine, elle a ce qu'on appelle un prestige : elle nous domine. Ce prestige imaginaire qui est peut-être le pire pouvoir de la force - autrement dit, sa capacité à détruire (...).
La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.
