Syracuse

Nous avons le sentiment aujourd'hui que notre époque a quelque chose d'inédit qui n'a été précédé par aucune répétition, qui n'est la répétition d'aucun événement du passé, qui comporte des dangers contre lesquels nous n'avons aucune préparation - les événements du présent ont quelque chose de cet ordre. C'est la première fois que nous vivons des dangers mondiaux qui peuvent menacer jusqu'à la vie sur la planète, et dont nous sommes pleinement conscients - la nouveauté étant à la fois dans la chose même et dans la conscience que nous en avons. Il y a eu des changements climatiques, mais ils prenaient un temps très long sans aucune conscience humaine, collective, politique. Ces changements climatiques d'aujourd'hui, leur singularité et pas seulement leur accélération, leur prise de conscience : il est vrai qu'il y a là un fait absolument nouveau.

Cette nouveauté, sans répétition cache aussi comme une autre facette de la même médaille et de la même époque, et d'une manière peut-être plus sidérante que jamais. C'est la répétition des injustices du passé, le retour de la guerre sur lequel on a raison de s'étonner, surtout en Europe où on la croyait abolie. Ainsi, notre époque est-elle traversée à la fois par le sentiment de l'inédit et de la répétition, et les deux nous déstabilisent, nous ébranlent (...)

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.