Syracuse

   Il est une chose pour le moins troublante, pour ceux qui croient que la morale est universelle et l'éthique aussi, dans ce qu'on appelle les éthiques locales et parfois, aussi, les éthiques professionnelles : nous parlons de l'éthique du journaliste, du professeur, du policier, du magistrat ou encore, de la bioéthique du médecin… Pour être un être juste, n'avons-nous pas simplement à appliquer des principes universels ? En quoi une éthique se distinguerait-elle d'une autre ? Comment peut-il y avoir des éthiques locales ? Cela désigne ce qui nous conduit précisément à ce qui s'appelle la déontologie, mais cela nous conduit aussi au cœur de l'éthique en général - non pas une contradiction de l'éthique universelle, mais sa source vive.

Qu'est-ce que l'éthique professionnelle ?

Pensons à ces relations humaines précises que nous construisons au cœur d'un métier humain, avec un cadre qui donne un pouvoir les uns sur les autres, et son abus possible - par exemple, l'enseignement, par exemple la médecine… Il y a des risques spécifiques à chaque métier comme relation humaine, et c'est cela que nous appelons la déontologie. Un policier doit respecter certes la loi en général, mais il doit aussi respecter ce supplément d'éthique qui est lié au pouvoir même qu'on lui donne pour faire respecter la loi. La déontologie est partout dans chaque métier, parce qu'il y a des relations singulières mais alors, pourquoi faut-il y voir aussi la source de la morale en général ? Parce que ce ne sont pas des principe abstraits, parce que la source de la morale est toujours relationnelle et concrète (…)

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