Syracuse

Ne faut-il pas un surcroît de culture pour s’apercevoir de la présence de la nature et de la nécessité de la préserver ? Le premier rapport des humains avec la nature est un rapport de prédation et de destruction. Il faut un peu de réflexion sur les humains et leur rapport au monde pour comprendre qu’il y a une nature à préserver.

Si un peu de culture - au sens de l’habitat de la manière humaine de vivre et de ne pas être un pur élément du monde - nous éloigne de la nature, beaucoup nous y ramènerait peut-être. Mais il faut surtout traverser l’épaisseur des cultures humaines. 

Nous ne vivons pas dans la nature mais plutôt dans une culture qui se représente la nature. La culture, pour les anthropologues comme Claude Lévi-Strauss, est un système de signes qui fait sens et qui nous permet même de représenter ce qui est sauvage, indépendant de nous : les plantes sont aussi des signes dans notre langage des représentations. 

Après son livre, Par-delà nature et culture, Philippe Descola réfléchit aujourd’hui sur le lien de ces images aux cultures. La nature est d’abord une image dans les cultures humaines et pas seulement dans la culture.  La pluralité des cultures représente chaque fois différemment le monde, le corps, la souffrance. Mais alors, reste-t-il quelque chose comme la "nature" et la "culture" ? Y-a-t-il quelque chose d’universel qui nous relie ? (...) 

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