La difficulté de poser des mots sur l'état léger, euphorique et éphémère de l’ivresse... Est-ce que la création inspirée sous alcool ne serait qu'un mythe ? Si Marie Borel, poète et écrivaine, convoque la création de l’ivresse face à l'ennui de Pascal, elle compare l’ivresse au fou rire : "Si c’était quelque chose, l’ivresse serait le fou rire" et souligne son caractère momentané "le propre de l’ivresse, c’est que c’est éphémère". Fabienne Swiatly, écrivaine et auteure de Boire, confie de son côté son chemin à travers l'écriture pour échapper à l’emprise de l’ivresse (qu’elle aimait trop) et d’une injonction familiale (faire partie de la bulle alcool).
Zoe Zag et Angela apprécient les cafés et partagent leurs sentiments sur cette atmosphère si particulière. Mais, si Zoé chante encore avec entrain La Perichole d’Offenbach, Angela regrette de ne plus pouvoir accéder à la joie de l’ivresse.
Des archives de Marguerite Duras sont égrenées en pointillées et Véronique Nahoum Grappe, anthropologue, détricote de manière passionnée les différentes représentations des scènes d’ivresse. Elle explique que l’ivresse, c’est "le soulagement du poids de la vie" à un moment précis car "qu’importe l’avenir, l’ivresse, c’est un investissement du présent".
Mais Marie Borel rappelle le danger : "On boit pour être un peu plus sociable et on finit par être complètement désocialisé".
Un documentaire de Juliette Boutillier, réalisé par Nathalie Battus.
Avec :
Marie Borel, poète écrivaine,
Fabienne Swiatly, écrivaine
Zoe Zag,
Angela,
Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue,
Marguerite Duras, écrivaine
