Au quatre coins du monde, Jacques Bérès incarne les French doctors, figures modernes de l'humanitaire. Le chirurgien évoque dans cet épisode les missions qui l'ont le plus marquées.
Un médecin profondément engagé
"Je suis systématiquement, viscéralement, émotionnellement, du côté des peuples martyrs. Parmi ceux-ci, il y a en tout premier plan les Tchétchènes, les Kurdes et les Palestiniens." Ces différents peuples sont des martyrs à ses yeux, et ce, pour de multiples raisons, il explique : "La bande de Gaza, c'est la plus grande prison du monde à ciel ouvert, c'est près de deux millions d'habitants. Staline a déporté une vaste partie du peuple tchétchène en Sibérie, ce qui est une grande opération logistique. Des centaines de milliers de morts sur un petit peuple de moins de deux millions de personnes. Des peuples qui continuent de souffrir." Il évoque aussi la mise à mort par fagotage, particulièrement atroce.
Les évènements au Rwanda l'ont aussi marqué. "800 000 morts en trois mois, ils ont battu Hitler qui a tué près 7 millions de personnes en trois ans." Il conclut "Le Rwanda, c'était l'horreur." Jacques Bérès témoigne de l'inhumanité des Hommes pour leurs frères humains, de la volonté de nuire en blessant sans tuer, "certaines blessures n'étaient pas mortelles, mais handicapantes à vie comme le fait de couper les tendons d'Achille."
L'enfer de la guerre civile syrienne
Un silence de recueillement tout d'abord pour les 500 000 victimes syriennes de la guerre civile syrienne, 90 000 disparus (exécutions non documentées). Homs, janvier 2012. Le chirurgien assiste aux premiers gros bombardements. Il rend hommage à la journaliste américaine Marie Colvin qu'il avait déjà rencontré en zone de guerre en Afrique. Elle meurt en face à lui.
Le plus important pour le chirurgien est la formation des médecins qu'il rencontre sur place. Ces derniers semblent exclusivement se reposer sur Jacques Bérès, ce qui relève du manque de bon sens à ses yeux. Il leur expliquait : "il faut que ce soit toi qui opères, c'est ton pays, c'est ta guerre, c'est ton combat, c'est ton peuple." La transmission des connaissances au personnel local est primordiale pour Jacques Bérès.
LIENS
