Remonter le temps avec Robert Lipsyte, aujourd’hui retiré dans sa maison des Hamptons, regarder et revivre avec lui le combat du 25 février 1964, Cassius Clay/Sonny Liston, mais aussi les semaines qui précèdent.
Robert Lipsyte avait alors 25 ans, il n’était qu’un stagiaire du New York Times qui l’envoya à Miami. Là-bas, il tomba sur quatre jeunes Anglais dont c’était la première fois en Amérique : les Beatles venus poser avec le futur champion. "Les Beatles devaient faire une séance photo avec le champion, Sonny Liston, mais quand il les a vus, il a dit "pas moyen que je prenne une photo avec ces tapettes", alors on les a remis dans une limousine pour une photo avec Cassius Clay."
Personne ne pariait un kopeck sur celui qui allait devenir Mohamed Ali
"Je crois que c'est à ce moment que les années 60 ont vraiment commencé en Amérique : les Beatles et Cassius Clay et les troubles qu'ils ont causés, chacun de leur côté." Robert Lipsyste Là-bas, Malcolm X passait ses soirées avec Cassius Clay sur le point de devenir Mohammed Ali. Ce combat de boxe apparaît soudain comme l’épicentre des sixties.
Pour ce match, personne ne pariait un kopeck sur celui qui allait devenir Mohamed Ali : "À cette époque, Cassius Clay ne représentait rien ! Juste un très joli garçon qui écrivait de très mauvais poèmes. Il était charmant, mais tout ce qu'il allait faire, c'est permettre à Sonny Liston de gagner de nouveau un gros chèque", explique Robert Lipsyste.
Mais l'assurance du jeune boxeur vient de loin, Lawrence Montgomery, un de ses voisins d'enfance, se souvient : "Je lui ai dit 'tu es trop petit pour être champion des poids lourds', il m'a répondu 'attends voir !' Il devait avoir 8 ou 9 ans... Et il a réussi."
Production : Judith Perrignon
Réalisation : Gaël Gillon
Prise de son et mixage : Benjamin Thuau