Le renoncement de François Hollande, la multiplication des candidatures à gauche, la social-démocratie en crise, la montée des populismes ou les valeurs de la droite : autant de thèmes abordés avec Marcel Gauchet pour ce premier numéro de Questions Politiques de l'année 2017. Retour sur 2016 et ses fractures, avec un intellectuel, mais aussi historien et philosophe dont l’œuvre permet de réfléchir à la chose politique.
Marcel Gauchet, le penseur qui divise
Carine Bécard dresse le portrait de Marcel Gauchet : ex-professeur, à la fois historien, penseur, psychanalyste, l’auteur du Désenchantement du Monde est difficile à mettre dans une seule case.
2016 : une France groggy, meurtrie
Bilan de l’année politique 2016 : des chutes et des “chuuuut”, une déchéance, des déchus et des déçus. Retrouvez la Semaine Politique de Laurence Peuron.
Macron, un renouveau générationnel mais pas de proposition solide
Marcel Gauchet, qui a soutenu un temps Bruno Lemaire, s'est dit sensible, ensuite, à l'action d'Emmanuel Macron, tout en percevant ses limites: "Emmanuel Macron, quoi qu’on pense de ses idées, représente un renouveau générationnel (...)Il n’a pas tort d’enjamber le clivage droite gauche mais sur le fond, ça ne tient pas".
Macron a fait beaucoup de théâtre, on voit que ça lui sert
François Hollande, politiquement indéchiffrable
A propos du "renoncement" de François Hollande, Marcel Gauchet estime qu'il "avait le choix sur divers degrés d’humiliation, il a donc choisi le moindre (...) Il faut juger cet acte indépendamment de sa signification politique immédiate (...) Pour la première fois depuis longtemps, on a vu un homme politique traiter le pouvoir avec distance". Pourtant, rappelle l'historien, "François Hollande n’est jamais apparu en position de commander". Or, poursuit-il "On a besoin d’un stratège qui donne la ligne directive". Problème, rappelle Marcel Gauchet : "François Hollande a été un Président indéchiffrable, personnellement et politiquement”.
L’État de responsabilité générale met, en fait, en lumière l’impuissance du Président
L'électorat de droite devenu 'électorat stratège'
Après les surprises liées au scrutin de la primaire de la droite, Marcel Gauchet estime que l'électorat de droite "s’est conduit d’une manière nouvelle", devenu "un électeur stratège, qui se définit en fonction du résultat des votes”.
Et que dire du catholicisme affiché par le candidat François Fillon, lors de ces mêmes primaires? "Je ne pense pas que ce soit un élément de son succès, estime Marcel Gauchet. Est-ce que c'est parce qu’on est catholique qu’on a les moyens de résister a la pression islamiste, je n’en suis pas si sûr. Mais il a dit les choses tranquillement.”
La tentation de la proportionnelle
Faut-il revoir notre manière de voter ? Et même imaginer un retour au scrutin proportionnel ? “Quelque chose de cet ordre est devenu nécessaire, reconnaît Marcel Gaucher. Un parti comme le FN n’a pas pas la représentation du taux de suffrage qu’il reçoit (...), l’heure est venue d’y remédier"
Sur la perception du "métier" politique par les Français
“Le travail politique n’est pas connu (...) l'un des métiers les plus redoutables par la surcharge de travail que ça suppose. (...)Les outils irremplaçables de la vie politique, ce sont les partis. C’étaient des écoles de la politique, on aurait ainsi une façon de rendre sensible ce qu’est ce 'métier politique'".
Comprendre et analyse l'évolution du monde de l'Islam
Le plein emploi est nécessaire pour l'intégration
La chronique Pixels de Damien Leloup : "Les nouvelles idéologies nous viennent de la Silicon Valley"
►►► ALLER PLUS LOIN || (re)voir : Marcel Gauchet : "Le malheur est celui de la France pas celui des Français"