Syracuse

"Y a-t-il une petite entreprise Pommerat ?", interroge Joël Gayot, qui clôt avec Joël Pommerat la série "A voix nue" dont cette émission est le cinquième volet. Artiste associé au Théâtre de l'Odéon au moment de ces entretiens en 2013, l'homme de théâtre est à la tête d'une compagnie de plus en plus étoffée, et voit ses spectacles se jouer à guichet fermé et un peu partout dans le monde.

Tout en balayant l'hypothèse d'un lieu dont il aurait la direction ("devenir un gestionnaire", dit-il), Pommerat revient sur certaines critiques qui ont pu émerger contre une forme de "marketing Pommerat" un peu boutiquier. Lui, estime qu'une partie de son activité relève intrinsèquement du petit commerce. En revanche, il s'interroge à l'idée d'être devenu "une marque".

"Cette question est très importante. C'est clairement un endroit de doute essentiel [...] J'ai le désir de durer, de continuer cette démarche artistique. Continuer à exister en tant qu'artiste mais déjà par rapport à moi-même, à mon désir profond. J'ai envie de rester vivant. Mais cette persistance ne se justifie que si je suis en vie, c'est-à-dire, si je continue à mettre en risque des choses. A penser contre moi-même, à me questionner au point de me mettre des bâtons dans les roues. Que je ne sois pas simplement une merveilleuse machine à reproduire des spectacles qui marchent."