Syracuse

Spoliation, razzia, pillage : l'art comme butin 1/4 © RMN

Toute cette semaine, la Fabrique de l'histoire - comme d'autres émissions de France Culture - réfléchit à la notion même de spoliation en liaison avec l'exposition sur ce thème présentée en ce moment au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme à Paris. Ici, il s'agira bien sûr pour nous de replacer cette question des oeuvres et objets pris par les nazis dans une perspective historique plus vaste, qui traitera de l'art comme butin de guerre de l'Antiquité jusqu'au XXe siècle. Mais pour ce grand entretien du lundi, c'est bien cette complexe et douloureuse question des oeuvres qui appartenaient à des familles juives qui est posée : chercher, retrouver, rendre, réparer peut-être... ce sont tous ces aspects que développe ici pour nous le professeur Ady Steg , en ce qu'il fut vice-président de la Mission dite Matteoli, chargée entre 1997 et 2000 de réfléchir et indemniser (une fois pour toute ?) les victimes. Il nous relate ici les démarches, les travaux, en insistant plus particulièrement sur des phénomènes de spoliations qui ont très fréquemment touché des gens très modestes. Plus que les oeuvres d'art, il s'agissait souvent d'un logement, d'une boutique confisquée, et ce vol était comme le premier acte de la déportation. Il fait également l'état des lieux, dans cette quête mémorielle, de l'attitude croisée enre Europe et Etats-Unis sur ces questions de restitution. Des approches sensiblement différentes.