Syracuse

A l'occasion de la parution en France du premier tome de ses mémoires, intitulé Mon Combat pour la liberté (éd. Le Cerf), Hans Küng a reçu Michel Cool chez lui, à Tübingen (Allemagne). Il lui a longuement confié ses souvenirs, ses combats, ses questions, ses espoirs.

Hans Küng est un monstre sacré de la théologie chrétienne. Né en 1928 en Suisse alémanique, il est pendant une quarantaine d'années l'éminent professeur de théologie de la prestigieuse université allemande de Tübingen. Il a pour collègue et ami Josef Ratzinger, le futur pape Benoît XVI. Tous les deux s'illustrent avec brio, comme experts, au Concile Vatican II (1962-1965). Mais leurs routes divergent à partir de 1968. Alors que Josef Ratzinger embrasse une carrière fulgurante dans la hiérarchie catholique, Hans Küng monte en première ligne pour dénoncer les atteintes portées selon lui par la curie romaine aux acquis du Concile et à son souffle de liberté et de dialogue. Considéré comme l'un des chefs de file de la contestation dans l'Eglise catholique, Hans Küng est l'auteur d'une œuvre considérable, non seulement par le nombre de ses livres et la diversité des sujets qu¹ils traitent, mais aussi par l¹effort d¹intelligence qu¹elle représente dans la pensée chrétienne contemporaine. 

Homme de conviction, mais pas de compromission, Hans Küng essuie les foudres du Vatican après avoir critiqué dans un livre le dogme de l¹infaillibilité du pape : en 1979, il est destitué de ses fonctions officielles de professeur de théologie. Mis à l'index, Hans Küng n'en reste pas moins un théologien respecté et écouté dans le monde entier. Il l'oreille de grands décideurs politiques, Kofi Annan, Tony Blair, Mary Robinson...