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13 novembre 2015 - Chemins de la mémoire
Aux côtés de victimes du terrorisme et de chercheurs issus de disciplines variées, ce documentaire lève le voile sur les processus et les enjeux à l’œuvre dans la construction, l’évolution et la transmission de la mémoire des attentats.
Le 13 novembre 2015, des terroristes islamistes semaient la terreur à Saint-Denis et à Paris, tuant 130 personnes, en blessant plus de 600 autres et laissant derrière eux des milliers de traumatisés. Mais si les attentats se sont instantanément inscrits dans les mémoires individuelles et dans l’histoire, qu’en sera-t-il demain ? Comment le souvenir, entretenu par des commémorations annuelles, va-t-il évoluer et de quelle manière le transmettre ? Comment témoignages personnels et mémoire collective fusionnent-ils ? Par quels mécanismes la mémoire traumatique agit-elle ? Lancé dès 2016, le programme de recherche "13-Novembre", à la croisée de l’histoire, des neurosciences, de la sociologie et des statistiques, s’est fixé pour objectif de recueillir pendant dix ans les récits de 1 000 personnes frappées par les attentats, essentiellement des victimes et des primo-intervenants. Des avancées ont d’ores et déjà été obtenues dans la compréhension du syndrome de stress post-traumatique : le cerveau des personnes qui en souffrent serait incapable de bloquer ou d’interrompre l’activité des régions contrôlant la mémoire – un dysfonctionnement réversible.
Peur de l’oubli
Construit autour de quatre axes principaux ("Témoigner", "Comprendre", "Commémorer", "Transmettre"), ce documentaire entrelace témoignages de victimes, éclairages de chercheurs (les historiens Denis Peschanski, Pierre Nora et Henry Rousso, le neuropsychologue Francis Eustache, le sociologue Michel Wieviorka, l’anthropologue Brigitte Sion…) et images d’archives. De l’analyse des "mémoriaux éphémères" érigés spontanément par des anonymes sur les lieux des massacres – et collectés par les Archives de Paris – à la conception d’un musée-mémorial des sociétés face au terrorisme, qui devrait ouvrir ses portes à Suresnes en 2027, le film, diffusé ce 13 novembre, met en lumière le besoin croissant des sociétés de se souvenir des traumatismes collectifs et de laisser une trace pour les générations futures.