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Inclusive
La loi européenne garantit aux enfants ayant un handicap mental et/ou physique le droit de suivre une scolarité ordinaire. Certaines écoles hésitent à accepter ces enfants "avec des besoins partculiers", car elles n'ont pas d'expérience dans ce domaine. C'est le cas, notamment, des établissements du secondaire. Le film suit longuement quatre enfants, Rosie, Sami, Irakli et Nathan, scolarisés en Belgique, ainsi que leurs parents. Cette observation subtile et sensible permet de montrer les effets de l’éducation inclusive. Réalisé dans un somptueux et austère noir et blanc, qui rejette tout spectaculaire et tout voyeurisme, le film semble lancer un avertissement : ce que vous allez voir n'est pas une attraction. De fait, la vie quotidienne de chaque enfant, exposée tour à tour au fil d'un montage parallèle, est présentée sans précautions particulières. Ainsi, Rosie, adorable petite fille blonde, est filmée au cours d'une longue crise de rebellion, scène éprouvante où la confrontation directe avec l'autorité parentale donne une idée précise du calvaire endurée par les familles. Pourtant, les enseignants de Rosie font montre d'un optimisme prudent mais réel, ayant observé les effets positifs de la pédagogie sur la fillette. Sami, un peu plus âgé, attend avec impatience le départ en "colo" pour trois jours avec ses copains, car le travail scolaire avec son accompagnant lui pèse. Il ne s'explique pas la violence qui est en lui, quoiqu'il soit parfaitement au fait des termes mystérieux et effrayants que les médecins utilisent pour décrire son cas : dyspraxie/TDAH. Irakli est le plus handicapé des quatre enfants. Son corps est déformé et il fait des séances d'effort musculaire, aidé par un père infiniment patient. En dehors de ces contraintes médicales particulières et du fait qu'il ne se déplace qu'en fauteuil roulant, il apprend ses conjugaisons, participe au cours de français et va même à la cantine. Nathan est un adolescent, déjà avancé dans sa scolarité. On le suit en cours de musique et d'allemand, où il fait montre d'un vrai dynamisme, tempéré par la tristesse de se savoir "différent" des autres élèves. Quatre enfants, quatre récits de vie, quatre formes de handicaps : une seule école ?