Syracuse

Avant 1492, Christophe Colomb, fils d'un modeste tisserand génois, pratique une navigation essentiellement commerciale. C'est un homme assoiffé de reconnaissance, qui frappe à la porte des cours européennes afin de financer sa quête, démesurée : rejoindre les "Indes" par l'ouest.

Ce qui le caractérise, alors, c'est une abnégation sans borne. Alors même qu'il est menacé de mort par le roi du Portugal, et qu'il essuie refus sur refus...

Des revers qui vont alimenter chez celui qui n'a ni rang ni fortune, une grande amertume à l'égard du pouvoir royal espagnol. Jusqu'à sa découverte de 1492. Le "petit" italien de Gênes tient alors sa revanche…

"Quand j'ai découvert les Indes, j'ai dit que c'était la plus grande et la plus riche seigneurie qui fut au monde. J'ai parlé de l'or, des perles, des pierres précieuses, des épices ainsi que de leurs commerces et trafics. Après que je les ai eues mis en état de rendre un immense revenu, ces terres sont devenues plus étendues et plus riches que celles de la chrétienté. J'ai vu des hommes, très dépourvus de tout, qui vont nus, et les femmes aussi. Ils étaient tous très bien faits, très beaux de corps et très avenants de visage, avec des cheveux courts et qu'ils portent tombant jusqu'aux sourcils. Aujourd'hui, je suis ici, isolé dans ma peine, malade, attendant chaque jour la mort, entouré d'un million de sauvages pleins de cruauté et qui nous sont ennemis. Je suis si loin des saints sacrements de la Sainte Église que mon âme en sera oubliée si elle doit ici se séparer de mon corps. Je n'ai pas fait ce voyage pour y gagner honneur et fortune. C'est la vérité. Je suis venu à vos altesses avec une intention pure et un grand zèle. Fait aux Indes, en l'île de la Jamaïque, le 7 juillet de l'année 1503." Christophe Colomb