Au lendemain du 8 mai, les rassemblements ont été en grande partie interdits – par peur des casserolades. "Ces images ont l'effet contraire de ce qui était recherché, de ceux qui ont organisé cet isolement", juge Éric Ciotti. "C'est une image triste dans un moment de commémoration joyeuse, celle de la victoire, de la mémoire : avoir isolé les Français de ces cérémonies. C'est une erreur, c'est même une faute", dit-il.
Désormais, le groupe parlementaire Liot va déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites. Elle pourrait passer. Des députés LR vont-ils voter ce texte ? "On aura une liberté de vote. Ce que je dis, et ce que je ferai personnellement, c'est d'être cohérent : j'ai soutenu cette réforme des retraites, parce qu'elle est selon moi nécessaire voire indispensable face à la gravité de l'évolution de notre pays. J'aurai la même attitude", dit-il, et "je pense qu'il y aura une cohérence par rapport à ce qui a été voté", y compris pour ceux qui ont voté pour la motion de censure.
LR "n'est pas une caserne"
"Ce n'est pas une caserne" dit Éric Ciotti quant aux dissensions au cœur de son parti. Mais il y a aussi des dissensions y compris sur l'immigration, sujet important chez LR, ou sur l'idée d'un RIP, défendue par Aurélien Pradié. "Sur l'immigration, nous sommes unis, nous allons encore y travailler ce matin, pour faire en sorte que nous déposions très vite, dans les mêmes termes à l'Assemblée et au Sénat, un texte de réforme puissant, et un texte qui va aussi réformer notre constitution, parce que sans réforme de notre constitution on ne peut rien faire sur les retraites", explique-t-il.
Dans une interview au Figaro, Eric Ciotti, qui envisage de proposer un texte de réforme constitutionnelle, disait que "C'est aux Français de décider quelle politique ils souhaitent, pas à France Inter". "Je ne vise pas la radio de façon institutionnelle, c'est certains de vos commentateurs, une forme de ligne que je résumerais dans un soutien à une politique migratoire qui nous conduit à une situation de blocage, jamais nous n'avons accueilli autant d'étrangers dans notre pays", selon le président du parti LR.
"Le droit national doit primer" en matière migratoire
Sur le fond de la réforme qu'il propose, est-il question de revenir sur des traités comme la Cour européenne des droits de l'Homme ? "Je veux que les Français approuvent par référendum une réforme constitutionnelle qui nous permette de retrouver notre souveraineté et qui dise qu'en matière migratoire on ne peut pas subir la pression migratoire du fait de ces engagements", explique-t-il. "Il faut dire que le droit national en matière migratoire doit primer en chaque circonstance".
"Si demain nous sommes en responsabilité, les Français devront choisir. Et j'appelle le Président de la République à faire ce référendum : savoir qui on veut accueillir et qui on ne veut pas accueillir, c'est aux Français de le décider et pas à des textes qui ont une légitimité qui n'est pas installée", selon Éric Ciotti.
"On est le pays au monde où l'on paie le plus d'impôts"
L'Assemblée nationale examine ce mardi une proposition de loi pour rendre le drapeau européen sur les frontons des mairies. "La Constitution dit qu'il n'y a qu'un emblème, le drapeau tricolore, nous allons déposer un amendement pour rendre le drapeau européen facultatif", dit Eric Ciotti qui juge que c'est une proposition "gadget".
Enfin, alors que le gouvernement dévoile ce mardi son plan contre la fraude fiscale, cela va-t-il dans le bon sens ? "Lutter contre la fraude va toujours dans le bon sens, mais rappelons-nous aussi que si on en est là, c'est parce qu'on est le pays au monde où l'on paie le plus d'impôts", explique-t-il.