Le maire de Perpignan Louis Aliot, candidat à la présidence du Rassemblement National (face à Jordan Bardella, président par intérim), est l'invité du Grand entretien de 8h20. Il revient sur le projet de loi immigration dévoilé cette semaine par les ministres Gérald Darmanin et Olivier Dussopt. Il évoque également sa volonté de prendre la tête du RN.
Lois sur l'immigration : "Un affichage politique"
A-t-on besoin d'une nouvelle loi sur l'immigration, qui serait la 29e depuis 1980 ? "Je pense que si on avait appliqué les mesures il y a déjà longtemps, on n'en serait pas là. On aurait du poser le problème depuis longtemps", répond le maire de Perpignan. Selon lui, "chaque gouvernement a voulu faire sa loi sur l'immigration, mais on se rend compte qu'on est obligé, systématiquement, de courir après le problème". Pour Louis Aliot, à gauche comme à droite, ces lois ont été "un affichage politique jamais suivi des faits sur le terrain".
Toujours à propos de la loi, mais sur la question du travail : "Les clandestins que l’on s’apprête à régulariser et qui travaillent, c’est un appel d’air à l’immigration. Mais quelles sont les formations que le gouvernement propose [aux jeunes] ?" Selon lui, ce sont des sujets, sur les incitations du gouvernement pour les jeunes dans certaines branches, dont on entend "jamais parler". Il assure connaître beaucoup de jeunes, en France, "qui attendent qu'on leur offre une possibilité de travailler". Selon lui, "la facilité c'est finalement de faire venir des gens d'ailleurs".
Théorie du grand remplacement : "Je ne l'appelle pas comme ça"
Le candidat à la présidence du RN a publié il y a deux semaines une tribune (dans l'Opinion) sur la ligne "inquiétante portée par les adeptes les plus déterminés du grand remplacement. "Ça pointait notamment le discours d'Eric Zemmour pendant la présidentielle", précise-t-il. "J'ai fait cette tribune pour montrer que nous sommes sur la bonne ligne,, celle de Marine, et qui tient compte du principe de réalité." Il dit également ne pas appeler la théorie du grand remplacement "comme ça", mais précise que "certains quartiers sont sous la domination d’une communauté religieuse, cela existe. Ce n’était pas le cas il y a 40 ans".
Sur l'élection pour la présidence du Rassemblement National, qui l'oppose à Jordan Bardella, "ça fait 20 ans que je combat avec Marine sur cette ligne de dédiabolisation au sein du RN", dit Louis Aliot qui assure qu'il n'y a "aucune raison" qu'il ne se présente pas. Le vote se termine ce jeudi soir. "On a une tendance sur la participation des adhérents, au delà de 60%, ce qui est pour une élection interne un bon chiffre."
Enfin, sur les projets d'énergies renouvelables, Louis Aliot est favorable à un droit de veto pour les maires concernés : "Cela me paraît une bonne politique. Les éoliennes ont défiguré le territoire."
