Syracuse

Peut-on ne pas avoir peur de vieillir ? Peut-on se délecter du corps qui ralentit ? Trouver du plaisir à la diminution et y voir l’occasion d’une sérénité enfin accessible ? Ou peut-on, tout simplement, accepter sans souffrir, ce dont la vieillesse est le signe ultime : notre finitude ?
Et pourquoi a-t-on tant de mal à en parler ? Pourquoi le mot "vieux", lorsqu’il s’agît de personnes âgées, dérange-t-il ? 

L'invitée du jour :

Philippe Abastado, cardiologue

Qu'est-ce qu'un vieux ?

La maladie, l’étiquette, la vieillesse, ces étiquettes générales ont moins d’importance pour nous médecins que la personne en face de nous. Plutôt que réfléchir en terme de vieillesse, on se demande si c’est une personne âgée ou pas : le vieux prime sur la vieillesse. Le vieux est un humain, une personne, celui sur qui nous allons placer le stéthoscope ; la vieillesse est un concept.
Philippe Abastado

1 milliard 200 millions de vieux sur Terre

On a un problème philosophique fondamental aujourd’hui avec la personne âgée ou le vieux : ceux qui se questionnent sur le pourquoi de l’existence ne sont pas les sujets jeunes, qui ont un avenir et un projet, mais ceux qui ont accompli leur projet, qui ont dépassé leur utilité sociale… et ceux-là sont 1 milliard 200 millions sur Terre et se demandent : pourquoi je vis ?
Philippe Abastado

Texte lu par Bernard Gabay :

• Extrait des Essais de Michel de Montaigne, 1580, Livre I, Chapitre 57, “sur l’âge”, éditions Gallimard Quarto

Sons diffusés :

• Début d'émission avec sons de trois coeurs : coeur de foetus (1 mois), coeur d’adulte et coeur de personnage âgée malade (sténose aortique)
• Extrait du film Le Viager, réalisé par Pierre Tchernia, 1972
• Extrait du film Gran Torino, réalisé par Clint Eastwood, 2008 
• Archive de Georges Canguilhem, dans l'émission L'heure de culture française, le 5 septembre 1951 
• Archive de Jacqueline Jenckel, Kombini, août 2018 
• Archive de Neil Young, Old Man