Balade dans le musée Marmottan Monet, qui à l'occasion de son 80e anniversaire propose l’exposition "Les Impressionnistes en privé". Cette présentation réunit une centaine de chefs-d'œuvre impressionnistes provenant de collections particulières, côtoyant ainsi les plus grands fonds au monde d'œuvres de Claude Monet et de Berthe Morisot conservés par le musée. Tout au long de cette visite, sont évoqués les relations entretenues par les impressionnistes avec leurs collectionneurs, avec les marchands également. On y parle bien sûr de Berthe Morisot, de Claude Monet mais aussi de Camille Pissarro, Frédéric Bazille, Edgar Degas et Edouard Manet.
L'impressionnisme, longtemps mis au ban du monde artistique
Claire Durand-Ruel et Marianne Mathieu, commissaires de l'exposition, retracent cette histoire du mouvement impressionniste. Le groupe d'artistes a " longtemps été mis au ban du monde artistique ". C'est seulement à partir des années 1890 qu'ils ont commencé à être reconnus grâce notamment au soutien de Paul Durand-Ruel, marchand d'art visionnaire, un succès amorcé dès 1886 à New-York avec l'ouverture de sa galerie, alors qu'un nouveau marché de l'art prenait place dans la ville. Leurs descendants ont ensuite été les donateurs du musée Marmottan, explique Marianne Mathieu.
Techniques et thématiques nouvelles, des peintres en rupture avec le Salon officiel
Selon Marianne Mathieu, "peindre en plein air et décider de représenter l'instantané, c'est aussi une rapidité d'exécution qui permet de développer un processus de travail différent, qui peut être plus rapide et amener à peindre plus rapidement. Celui qui va l'exprimer de la manière la plus complète et la plus synthétique, c'est Monet à travers ses séries, il peignait plusieurs toiles au même moment".
Quant aux sujets abordés, on se rend compte de combien ces peintres tournaient le dos aux anciens thèmes toujours à la mode dans les années 1870 - scènes religieuses et mythologiques, grands personnages - préférant représenter la vie moderne de leur époque, des paysages, mais également des scènes d'intérieur et des moments de bonheur familial.
"La peinture des impressionnistes, cette nouvelle peinture remet en cause la hiérarchie des genres. Elle va peindre l'intimité familiale, les scènes du monde moderne, la vie telle qu'elle est, telle qu'elle se présente. De la même manière, la peinture des paysages ne raconte aucune histoire. Les impressionnistes ne nous donnent aucune information à travers leurs thèmes, ce qui compte c'est la manière dont on va peindre, la couleur que l'on va choisir. (...) Voilà ce qui va intéresser ces peintres et en faire des peintres nouveaux, en rupture avec le Salon officiel", observe l'historienne de l'art.
