Syracuse

Après nous avoir fait découvrir le MuMo, un musée mobile qui sillonne la France pour amener l'art contemporain au contact des territoires ayant une offre culturelle limitée, Marie Sorbier continue son Grand Tour. Dans cet épisode, elle nous entraîne avec elle à Carcassonne dans le département de l'Aude où se déroule la 6e édition du Festival CitéCiné, le Festival International du Film Politique. L'évènement propose pendant cinq jours plus de 40 films dont 38 avant-premières et trois compétitions officielles.

Créé en 2018 par l’Association Regard Caméra, le festival est à la fois un évènement cinéphile et citoyen où chaque spectateur peut venir aiguiser son regard critique grâce aux films qu'il découvre. Des films qui parlent du monde et de ses dysfonctionnements, de ses guerres, de ses luttes, de ses conflits... Et ce moment de cinéma est aussi un moment d'engagement, de débats qui permet de dynamiser le territoire, comme l'explique Enzo Lefèvre, codirecteur du festival : "Il y avait quelque chose de symbolique pour nous de pouvoir faire cet événement dans ce département, dans cette ville. On avait envie d'amener un événement culturel exigeant en dehors des grandes villes et Carcassonne avait quand même beaucoup de qualités pour pouvoir faire ça. (...) Il y a d'un côté un public fidèle, beaucoup de bouche-à-oreille. Et puis derrière, malgré un événement qui a des petits moyens par rapport au nombre de films qui sont présentés, par rapport au nombre de festivaliers qui sont présents, c'est intéressant de voir l'attractivité qui n'est pas celle du festival en lui-même, mais tout simplement celle de la thématique du cinéma politique."

Et pour ouvrir cette 6ᵉ édition, le Festival International du Film Politique de Carcassonne a invité pour la deuxième année consécutive l'acteur Vincent Lindon qui a beaucoup joué dans des films engagés, notamment ceux du réalisateur Stéphane Brizé lui aussi présent. L'occasion pour l'acteur de livrer un message fort lors de la cérémonie d'ouverture : "Le cinéma aide à franchir des murs et non pas à les construire. Alors, j'utilise les tribunes que l'on m'offre, les micros comme dans les plateaux et les festivals où on m'invite pour attirer l'attention sur les dysfonctionnements d'une société malade et dire notre conviction que notre grand pays peut toujours mieux traiter ses citoyens. (...) J'ai la conviction que le cinéma peut contribuer à rappeler notre humanité commune, à éveiller les consciences et les arracher au fatalisme ambiant, paresseux et mortifère."