Les documents sortent de leur réserve
Retrouvez les zooms mensuels sur les collections patrimoniales de la Médiathèque.
Pour beaucoup, le 21 juin est le jour le plus long de l'année, il marque le début officiel de l'été et célèbre aussi la musique en France.
A l'international, le 21 juin est la journée de la girafe. A cette occasion, nous vous proposons de redécouvrir le tout premier "les documents sortent de leur réserve" consacré à la girafe de Charles X, appelée aussi "le bel animal du roi".
La petite histoire.
Le vice-roi d’Egypte, Méhémet Ali offre une girafe en cadeau diplomatique à Charles X, roi de France. Capturé sur les bords du Nil Bleu en Ethiopie, l’animal est acheminé depuis Alexandrie sur un navire italien. Après vingt-cinq jours de traversée, l’équipage débarque dans le port de Marseille le 31 octobre 1826. Au printemps 1827, la girafe doit rejoindre à Paris la ménagerie du Jardin des Plantes, dirigée par Geoffroy de Saint Hilaire (célèbre naturaliste français) qui l’accompagne dans son itinéraire triomphal. Entre le 20 mai 1827 et le 30 juin 1827, la girafe s’arrête dans diverses villes dont Mâcon où elle arrive le lundi 11 juin 1827.
« Mardi, la girafe s’est promenée sur les quais de Saône où elle a brouté les sommités de quelques jeunes acacias. […] elle regardait tranquillement les curieux du haut de ses treize pieds, et léchait les mains et la figure de ses conducteurs. »
Extrait du Journal de Saône et Loire, n°24, vendredi 15 juin 1827.
Le mercredi 13 juin 1827, le cortège reprend la route en direction de Chalon-sur-Saône. La girafe est officiellement présentée à Charles X au château de Saint Cloud, le 9 juillet 1827. Le soir venu, elle traverse les rues et amasse la foule parisienne pour regagner finalement le Jardin des Plantes où elle vit pendant 18 ans, jusqu’à sa mort le 12 janvier 1845.
→Pour lire l'article et avoir d'autres détails sur le passage de la girafe à Mâcon, cliquez sur l'image.
Les sources.
*Lithographie de Joseph Langlumé.
A la Médiathèque de Mâcon, les Annales des sciences naturelles, revues scientifiques spécialisées et publiées à Paris, sont conservées dans le fonds général ancien et sont une mine d'informations dans les domaines de la botanique et de la zoologie, en particulier. Par définition, les annales compilent, de manière chronologique, des écrits historiques qui décrivent des faits marquants. En 1827, Geoffroy de Saint Hilaire rédige un article intitulé : "Quelques considérations sur la Girafe". Dans son récit, il livre des indications précises sur le développement de la girafe ou sa nourriture.
D'autres sources insistent sur la portée de cet évènement. 600 000 personnes se déplacent pour venir observer la girafe à la ménagerie du Jardin des Plantes. On parle alors de girafomania. Elle devient une véritable source d'inspiration : elle figure dans des almanachs et des calendriers, elle est représentée sur de la vaisselle, elle devient même le sujet de chansons, de pièces de théâtre et de textes humoristiques et la mode parisienne va même jusqu'à s'emparer du phénomène.
LE SAVIEZ-VOUS ?
-Il a longtemps été admis que la girafe avait les jambes de devant beaucoup plus longues que celles de derrière.
-En 1839, une deuxième girafe rejoint le "bel animal du roi" à Paris.
-La première girafe a été empaillée et depuis 1931, elle est visible au Muséum d'histoire naturelle de la Rochelle.
-En 2012, un long-métrage d'animation, Zarafa, raconte l'histoire d'un petit garçon africain qui se lie d'amitié avec une girafe.