LES DOCUMENTS SORTENT DE LEUR RESERVE
Chaque mois, partez à la découverte du patrimoine écrit et de son histoire à travers la richesse des fonds de conservation de la Médiathèque.
Il y a tout juste 200 ans naissait Julia de Lamartine. A cette occasion, retrouvez une présentation de documents patrimoniaux conservés à la Médiathèque de Mâcon et dédiés à cette enfant trop tôt disparue.
Le 6 juin 1820, Alphonse de Lamartine épouse, à Chambéry, Mary-Ann Birch, d’origine britannique, avec qui il aura deux enfants : Alphonse né en 1821 (mort en 1822) et Julia (Marie Louise Julie de Lamartine) née le 14 mai 1822 à Mâcon.
Sous la Monarchie de Juillet, Lamartine connaît son premier échec en politique. Il se présente aux élections législatives dans trois circonscriptions (Bergues, Toulon et Mâcon) mais ne remporte aucun siège.
Deux ans plus tard, Lamartine décide d’entreprendre, comme certains écrivains contemporains, une exploration de l'Orient pour découvrir l’islam et les lieux saints qui lui sont chers. En septembre 1832, il arrive à bord de l’Alceste à Beyrouth, accompagné de sa famille avec laquelle il visite le Liban, la Turquie ou encore Israël. Par ailleurs, il espère que ce voyage améliora la santé déjà fragile de sa fille Julia. Malheureusement, atteinte de la tuberculose, Julia meurt à Beyrouth le 7 décembre 1832, âgée de 10 ans et 7 mois.
Julia repose aujourd’hui dans le tombeau familial, au château de Saint-Point.
Ce drame inspire à Lamartine le poème Gethsémani, également intitulé : "La mort de Julia".
Ces vers dédiés à Julia et à sa disparition brutale et tragique font partie du tome 2 du Voyage en Orient (en 4 volumes) dans les Œuvres complètes, d'Alphonse de Lamartine, éditées à Paris chez Charles Gosselin, Furne et et Cie éditeurs, en 1839. (Photographie ci-dessous)
Ces oeuvres complètes ont la particularité de présenter une très belle reliure romantique dont le dos lisse est richement orné de fers rocaille dorés.
Le récit de Lamartine a d'abord porté le titre plus complet : Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient : 1832-1833, publié en 1835. Le titre plus concis : Voyage en Orient est finalement adopté en 1841.
Voici un extrait du poème qui traduit tout l'amour qu'un père peut éprouver pour son enfant :
« [...] C'était le seul anneau de ma chaîne brisée,
Le seul coin pur et bleu dans tout mon horizon ;
Pour que son nom sonnât plus doux dans la maison,
D'un nom mélodieux nous l'avions baptisée.
C’était mon univers, mon mouvement, mon bruit,
La voix qui m’enchantait dans toutes mes demeures,
Le charme ou le souci de mes yeux, de mes heures ;
Mon matin, mon soir et ma nuit ; […] »
Julia est aussi une source d'inspiration dans le travail d'artiste de Mary-Ann Birch, peintre et sculptrice.
Les différents portraits de Julia de Lamartine, réalisés par sa mère Mary-Ann Birch, peuvent être observés dans divers ensembles documentaires dont celui le plus souvent cité : Le reliquaire de Lamartine par le Docteur Léon Cerf.
Après consultation du registre d'inventaire de la Médiathèque de Mâcon, il apparaît qu'en 1916, un éditeur M. P. Charvet a fait don d'un [Album de cartes postales relatives à Lamartine et à ses résidences]. Les cartes postales n°2 et n°3 représentent deux peintures qui sont accrochées dans le cabinet de travail au château de Saint-Point. (Photographie ci-contre)