LES DOCUMENTS SORTENT DE LEUR RÉSERVE
Retrouvez les zooms mensuels sur les collections patrimoniales de la Médiathèque.
L'encart qui va suivre conclut d'une très belle manière cette année déjà riche en évènements patrimoniaux.
Le 19 novembre dernier, à Paris, une vente aux enchères publiques proposait à l'achat par adjudication des centaines de lots composés de livres anciens appartenant à la famille Protat ainsi que de nombreux ouvrages retraçant l'histoire de l'imprimerie Protat.
Le fonds Protat à la Médiathèque municipale de Mâcon.
La valeur inestimable de ce fonds réside tant dans la spécialisation des contenus (éditions savantes, vie locale, ...) que dans le souci de perfection des imprimés (mise en page, caractères, …). Il regroupe ainsi en grande majorité l’ensemble des ouvrages et revues imprimés par l’imprimerie mâconnaise gérée par la famille Protat sur trois générations, de 1849 à 1981 :
-Après avoir été comptable, Philibert Emile Protat (1818-1878) fait l'acquisition avec son frère Benoît Jules, au milieu du 19è siècle, des deux imprimeries de la ville de Mâcon : l'imprimerie Robert et l'imprimerie Dejussieu. Cette dernière a notamment imprimé le premier numéro du premier journal régional de France.
-A la mort de Philibert Emile Protat, l'entreprise est léguée aux deux fils : Jules (1852-1906) et Georges Protat (1857-1923).
-Enfin, Emile Protat (1883-1961) succède à son père Jules Protat en 1906 et dirige l'imprimerie aux côtés de son oncle Georges Protat puis seul de 1923 à 1954.
Dans un premier temps, Jules et Georges Protat font le choix de poursuivre les activités des imprimeries Robert et Dejussieu : l'impression d'ouvrages administratifs et surtout du Journal de Saône et Loire (jusqu'en 1894).
A partir de 1880, l'imprimerie Protat connaît une période d’épanouissement. En effet, elle choisit de s’orienter vers un créneau porteur : l’édition scientifique et s’affirme dans l’impression de périodiques spécialisés. De plus, elle se distingue par l’emploi de caractères spéciaux pour la composition des langues étrangères comme le russe, le turc, l’éthiopien, l’arménien, le slavon, ou encore le vietnamien. En parallèle, elle développe un grand savoir-faire typographique pour les langues anciennes. Pour ces impressions, les imprimeurs vont fabriquer et utiliser de nombreux caractères : grecs, coptes, syriaques, démotiques, phéniciens, cunéiformes, étrusques ainsi que des hiéroglyphes. Une part de sa production concerne également des ouvrages à caractères locaux.
Cependant, vers 1930 et jusqu’en 1970, certaines difficultés commencent à se faire sentir en raison d’une conjoncture défavorable sur les plans politique et économique. Aussi, le 21 juillet 1981, l’imprimerie Protat cesse son activité et en 1983, la Bibliothèque municipale de Mâcon acquiert 10 000 livres et 5 000 périodiques.
Plus de 40 ans après cette fermeture, la ville de Mâcon fait à nouveau l'acquisition de nouveaux livres et journaux qui viennent enrichir le fonds Protat de la Médiathèque municipale.
©Photos de Gaël Fontany / Ville de Mâcon.
Livre de prières tissé
d'après les enluminures des manuscrits du XIVe au XVIe siècle.
Lyon : A. Roux, 1886.
Émile Protat, Spécimen de caractères ordinaires et de fantaisie,
ornements typographiques.
Mâcon : Imprimeur, 1874.
Journal de Mâcon.
Sous la direction de Guigue de Champvans.
Mâcon, Impr. et Lithog. de Romand, 11 juillet 1868 - 21 mars 1869.
Émile Protat, 1883-1961. Catalogue général.
Mâcon : Protat Frères, 1962. Mâcon : Imprimerie Protat Frères, 1954-1961.