Syracuse

L'oeuvre de Baudelaire traverse A la recherche du temps perdu. Si les renvois se font la plupart du temps sous forme d'allusions ou de citations de personnages, les études intertextuelles sur le sujet ont souligné l'importance des phénomènes de reminiscence involontaire, notamment dans Le temps retrouvé. Marcel Proust a découvert Baudelaire dès son adolescence, à la manière des jeunes gens de sa génération et de sa classe sociale, en s'arrêtant surtout sur ses "beaux vers romantiques". Plus tard, c'est sans doute dans son rapport au monde, dans son attention aux choses sensibles, dans sa "capture du ténu", qu'il s'est rapproché du grand poète symboliste. Mais s'il a beaucoup lu la poésie de Baudelaire, au point de lui consacrer une courte étude dans La Nouvelle revue française en 1921, Proust a su s'en dégager pour mieux la réinventer "au prisme de la mémoire et de l'oubli", comme l'a écrit notre invité.

Si Le côté de Guermantes était meilleur et digne d'une telle épigraphe, je lui appliquerais le vers de Baudelaire "Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse" (Marcel Proust à Gaston Gallimard en 1920)

Pour en parler

Manou Farine s'entretient avec Matthieu Vernet, maître de conférences en littérature française des XIXe et XXe siècles et directeur-adjoint du Centre d'étude de la langue et des littératures françaises,  qui a contribué, sous la direction d'Antoine Compagnon, à l'édition des Essais de Marcel Proust (à paraître le 21 avril dans la Bibliothèque de La Pléiade).

Écoutez et abonnez-vous à la collection d’émissions consacrée à Marcel Proust pour (re)découvrir cette figure centrale de la littérature française, à travers l’économie, la gastronomie, le cinéma, la philosophie ou la médecine dans "Proust, le podcast".

Une émission en partenariat avec La Croix L’Hebdo

Retrouvez la rubrique « un poème pour la route » de Stéphane Bataillon chaque vendredi dans La Croix L’Hebdo et sur https://poesie.blogs.la-croix.com/