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Le G7 et le grand virage de l’ordre diplomatique mondial
Edité par Radio France Internationale
La grand-messe du G7 s’est ouverte au Japon ce vendredi 19 mai avec, pour toile de fond, la montée en puissance chinoise et l’invasion russe de l’Ukraine. Mais ce sommet se tient dans des circonstances inédites : d’autres grandes réunions internationales ont débuté en Chine et en Arabie saoudite au même moment… Peut-on parler de guerre d’influence diplomatique ?
C’est la semaine de tous les sommets, si ce n’est de tous les dangers. S’ils n’ont, en apparence, pas les mêmes objectifs et les mêmes vertus, ils s’inscrivent dans un climat géopolitique totalement inédit.
L'hôte du G7, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, ancien chef de la diplomatie nippone, n’a pas tourné autour du pot : « Nous faisons face à un virage historique qui ébranle les fondements de l’ordre international », a-t-il déclaré. Avant de prophétiser : « l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est de demain… », en références évidentes aux menaces de proliférations nucléaires en provenance de Pyongyang, mais aussi et surtout, aux menaces expansionnistes de plus en plus ostensibles de Pékin à l’encontre de Taïwan.
Il n’y aurait donc pas de corrélation, à priori, entre le G7 et le sommet de la Ligue arabe à Jeddah, focalisé sur les difficultés des Proche et Moyen-Orient. Pas davantage, encore une fois, à Xi’an, « antique capitale orientale du monde » remis au goût du jour par Pékin qui y réunit les pays d’Asie centrale.
Mais tout de même, on sent bien que la tectonique des relations internationales est en train de conduire à un séisme planétaire qui rebat les cartes et voit, surtout, un impressionnant déclin dans l’influence des puissances traditionnelles, pour le meilleur ou pour le pire…
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Volodymyr Zelensky ne se limite plus à ses alliés naturels et déclarés
L’aube du 24 février 2022 restera sans doute comme un marqueur historique. L’invasion russe de l’Ukraine et le conflit de haute intensité en Europe de l’Est qui a pris le monde par surprise va prochainement entrer dans ses 500 jours. Elle a provoqué l’éclosion d’une diplomatie de combat aux accents churchilliens incarnée par le président Volodymyr Zelensky qui, d’abord reclus dans ses bunkers secrets de la capitale ukrainienne bombardée, a ensuite changé sa stratégie pour recevoir ses homologues étrangers puis, désormais, de courir la planète à la recherche de soutiens tous azimuts.
La meilleure preuve : son arrêt surprise à Jeddah, sur le chemin de Hiroshima. Alors qu’il vient obtenir des engagements de plus en plus concrets de l’Occident au G7, l’idée est de convaincre les sceptiques, les non-alignés historiques, les pro-russes... en Arabie saoudite. Comme il le tente partout, dans un monde changeant, de l’Amérique du Sud à l’Asie en passant par l’Afrique naturellement, continent de tous les conflits d’influence et de toutes les convoitises.
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Les offres de médiations dans le conflit ukrainien se multiplient
Il semble qu’en retour, on se bouscule de partout, ou presque, sur la planète pour offrir sa propre solution pour la paix en Ukraine. Ce n’est sans doute pas un hasard, un premier émissaire chinois de haut rang est en visite à Kiev ces jours-ci, faisant suite à une conversation téléphonique inédite entre dirigeants ukrainien et chinois trois mois après la visite de Xi Jinping à Moscou et son soutien affiché à Vladimir Poutine.
Volte-face avérée ou théâtre d’ombre international, les tentatives de médiation sont légion. La dernière initiative en date vient d’Afrique : Pretoria vient d’annoncer qu’une mission de paix menée par six nations africaines est en pleins préparatifs.
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