Catherine Millet est directrice de la rédaction d'A_rt Press_. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Textes sur l'art conceptuel (éd. Daniel Templon, 1972), Yves Klein (éd. art press/Flammarion, 1982), L'Art contemporain en France (éd. Flammarion, 1987, 1994, 2005), Conversations avec Denise René (éd. Adam Biro, 1991), Le Critique d'art s'expose (éd. Jacqueline Chambon, 1995), L’Art contemporain (éd. Flammarion, 1997, 2006), Dali et moi, (éd. Gallimard, 2005_), Le Corps exposé_ (Cécile Defaut, 2011). En 2011, a paru aux éditions Gallimard Catherine Millet, d’Art Press à Catherine M. [Entretiens avec Richard Leydier]. En 2001, elle a publié aux éditions du Seuil La Vie sexuelle de Catherine M., en 2003, aux éditions Stock, Riquet à la houppe, Millet à la loupe, en 2008, aux éditions Flammarion, Jour de Souffrance, en 2014, Une enfance de rêve et, en 2017, Aimer Lawrence. Elle a été commissaire de plusieurs expositions, parmi lesquelles Baroque 81 (Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 1981), Douze artistes français dans l'espace (Tokyo, Séoul, 1985). Elle a également été commissaire de la section française de la Biennale de São Paulo en 1989, qui a reçu le Grand Prix du meilleur pavillon, et commissaire du Pavillon français pour la Biennale de Venise en 1995.
_Je pense que si je n’avais pas été critique d’art, j’aurais été critique d’architecture. Je suis extrêmement sensible aux espaces. Devant un tableau, c'est d'abord l'espace qui me séduit ou pas. J’ai grandi dans une banlieue petite bourgeoise, qui m'a offert des espaces étroits. Mais j'ai eu cette chance d'habiter dans un appartement au dernier étage, avec des fenêtres, une vue très dégagée. J'avais pris l'habitude de lire près de de ses fenêtres. Ce n'était pas une vue poétique. Mais il y avait une grande part de ciel et on voyait loin. Je pouvais me projeter dans un autre espace. _
Depuis jeune fille, elle a eu l'envie de décrire des "états d’intimité misérables", des maux dont elle peut souffrir :
J’avais l’idée d’écrire pour dire des choses qui n’avaient pas encore été écrites. Il faudrait que je puisse raconter ça, le montrer, trouver les mots pour mettre en images cette douleur.
Catherine Millet évoque l'importance du Manet de Georges Bataille, de son travail sur Dali, sur Lawrence :
Je pense que je partage un certain nombre de fantasmes, obsessions, avec Salvador Dali.
La conscience d’être un corps séparé du reste de l’univers s’amoindrit et on éprouve l’impression de sortir de soi. J’ai pu éprouver ces sensations, il y a des choses comme ça aussi chez Dali, même si cela est dans d’autres circonstances.
Elle définit son approche critique comme une "écoute flottante"
Il faut se mettre dans un état de disponibilité le plus large possible, en laissant de côté ses a priori
Il faut être attentif à ce qui a priori ne vous plaît pas. Une œuvre d’art est un peu faite pour vous provoquer, vous déstabiliser. Si elle est là seulement pour vous rassurer, ce n’est pas intéressant.
La Vie sexuelle de Catherine M. est une commande, j’ai écrit dans ce livre de choses dont je ne parle pas. Pour moi, c’est un témoignage de la vie sexuelle d’une femme de mon époque.
Je suis presque moins rigoureuse pour décrire un Malevitch (je serais ennuyeuse), qu’une partouze.
>>> Pour aller plus loin, une sélection d'Annelise Signoret >>>
Rencontre avec Catherine Millet à la Maison de la Poésie à propos de son essai sur D.H. Lawrence (6 octobre 2017)
Vie et Légendes de Catherine M. L’intimité mise à nu par les artistes eux-mêmes. Dossier critique proposé par Pileface.com, site sur et autour de Philippe Sollers
Sur le thème des Nymphéas, des personnalités du monde artistique sont invitées à faire partager leur admiration pour Monet et évoquer leurs sources d’inspiration puisées dans l’oeuvre du peintre pour leurs propres créations. On retrouve ici la conversation avec Catherine Millet.
La constitution d’une identité littéraire : Les autoportraits de Catherine Millet et leur réception par la presse spécialisée, article de David Vrydaghs (Université de Liège).
Armelle Le Bras-Chopard : Le sabbat de Catherine Millet. Chapitre du livre Nomadismes des romancières contemporaines de langue française, éd. Presses Sorbonne Nouvelle, 2008.
Jacques Henric & Catherine Millet filmés en 1986 par Gérard Courant pour sa série cinématographique Couple.