Moi, Rigoberta Menchu : une voix, la révolution au Guatemala
Livre
Edité par Gallimard. [Paris] - 1999
Dirigeante d'opposition guatémaltèque, Rigoberta Menchu a obtenu, en 1992, le prix Nobel de la paix, en raison de son combat pour la défense des droits des populations indiennes. Dans ces entretiens, publiés en français en 1983, elle se décrit elle-même comme une "chrétienne révolutionnaire".
Avis des lecteurs
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Prix Nobel de la paix de 1983 et appel à la révolte
Rigoberta Menchu relate son triste quotidien à l’anthropologue Elizabeth Burgos qui se chargea elle-même de coucher sur le papier ce récit émouvant (après des heures et des heures d’enregistrement). Guatemala, 20ème siècle, une tribu : les Quiche. Véritable souffre-douleur de propriétaires terriens sans vergogne, ce peuple est littéralement exploité pour récolter du café dans les immenses « cafetales » (champs) pentus de ce pays d’Amérique Centrale où, chose rare, la majorité de la population nationale est encore d’origine indigène. Pour autant, les indigènes du Guatemala, comme partout dans le monde, sont des victimes faciles. Martyrisés à la fois par des exploitants insatiables, mais également par des militaires sanguinaires, les Quiche survivent plus qu’ils ne vivent. Dans un livre qui tient plus d’une enquête «scientifique », Menchu évoque son quotidien, ses désillusions et le sort infâme qui est réservé aux siens. Elle s’exprime toutefois en espagnol (une langue qu’elle maîtrise mal), et Burgos met un point d’honneur à «reproduire » les erreurs de langue de cette femme courageuse, pour mieux coller à la réalité. Poignant, ce témoignage est un appel à la révolte. Il est difficile d’en sortir intact.
par Gwenael (étudiant traducteur) Le 08 juin 2017 à 17:10